Sonnet à mes outils :
Amis fidèles, du temps où j’étais apprenti,
Marteaux et compas, outils d’ivoire ou d’acier,
Qui avez accompagné ma vie d’ouvrier,
M’aidant, laborieux à être ce que je suis.
Avec vous, tenus du bout de mes doigts rudes,
J’ai tenté si longtemps de créer la beauté,
Par des gestes patients, et mille fois répétés,
Nous en avons parfois atteint le prélude.
Vous et moi, nous sommes au repos à présent,
Mais ce repos, sans vous, m’apparaît bien pesant,
Tandis qu’à mon front s’amoncelle la neige.
Merci Amis, donnez, quand je ne serai plus,
A d’autres mains, écoutant un cœur résolu,
La joie d’œuvrer, en un rare privilège.
Maurice Magnier, Encadreur